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Otium
16 mars 2009

Une nuit à New York, écrit par Rachel Cohn et David Levithan

[Nick and Norah's infinite playlist, 2006], traduit par Alice Delabre et Luc Rigoureau, Hachette jeunesse, "Black Moon", 2009.

Une_nuit___New_YorkL'histoire : Parce que son ex, Tris, a un nouveau copain, Nick demande à la première fille qu'il voit d'être sa copine pour cinq minutes. Cela tombe sur Norah. Mais leur relation durera bien plus que cinq minutes. logo____viter

Notre avis : Et voici comment illustrer le principe des oeuvres commerciales !
Certes, les bonnes volontés étaient présentes : prenons deux auteurs pour créer deux focalisations, respectons ce choix en attribuant deux traducteurs à la version française, faisons alterner les points de vue, et... c'est tout. Nous ne parvenons pas à trouver d'autres caractéristiques qui ne seraient pas des reproches. Car ceux-ci sont nombreux !
D'abord, l'intrigue n'est en rien palpitante, c'est un cliché prévisible et indigeste. Ajoutons que l'auteur féminine a tenté de créer un personnage original en l'affublant d'une spécificité (l'héroïne est dite juive) mais cette mention n'ajoute rien au récit puisqu'elle n'est pas exploitée, ce serait comme préciser la couleur de la robe ou des cheveux. En plus, l'auteur (féminine encore une fois) crée quelques jeux de référence... L'intention est bonne mais l'erreur est grande ! Pourquoi insérer des références que les jeunes n'ont plus ! Certes, nous, nous connaissons Angela 15 ans... est-ce vraiment le cas des jeunes lecteurs qui sont aujourd'hui la cible des ventes ? Terminons en précisant que les auteurs ont fait bien attention de ne choquer personne. Ainsi, les scènes de sexe sont évitées... L'oeuvre n'abimera pas les chères moralités de nos chers bambins, ouf.
Ensuite, le style est oralisé (ce qui n'est pas toujours un défaut) et faible (ce qui l'est davantage) : les auteurs utilisent le jeu avec les typographies non pour créer un effet mais pour compenser un manque de talent littéraire... et c'est ainsi que les points d'exclamation, les majuscules et autres aides typogaphiques tentent de combler, en vain, l'absence de discours ; l'émotion ne peut donc surgir puisque ni l'intrigue ni le style n'apportent satisfaction.
Enfin, la sortie du livre concorde avec celle du film : les responsables marketing ont bien réussi leur stratégie mais la médiocrité du récit ne peut récompenser leur labeur.
Note : Mais pourquoi Luc Rigoureau enchaîne les traductions d'oeuvres commerciales ? N'aurait-il plus confiance en son indéniable talent, qui se voit ici remis en question ?
Bilan : Arrêtez de prendre les jeunes pour des imbéciles ! Un coup de gueule !

Mirabilia

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