Tabou, écrit par Frank Andriat
Mijade, 2008.
L'histoire : Loïc est mort. Loïc est mort parce qu'il s'est suicidé. Loïc est mort parce qu'il s'est suicidé parce qu'il était homosexuel.
Notre avis : Trois voix narratives se succèdent et chacune d'elle est précieuse pour la construction du roman. La première est celle d'un ado qui rejète l'homosexualité. Non par homophobie, davantage par ignorance et peur. La deuxième est celle d'un ado qui découvre son homosexualité et comprend le parcours de Loïc. La troisième est celle d'une jeune fille qui connaît bien le sujet pour en avoir beaucoup parlé en famille et tente de défendre le second contre le premier. Les troix voix se relaient et forment, ensemble, un roman qui délivre un message juste. Les propos sont réalistes et ne semblent pas truqués. Certes, la bonne parole est mise en avant, mais c'est, pour une fois, un bien. La description des sentiments, quels qu'ils soient, est juste, pertinente, réelle, même lorsque ceux-ci s'éloignent des stéréotypes. Ainsi, le lecteur découvre certaines émotions souvent voilées. Ici, point de tabou, tout est dit.
Bien que le thème abordé semble servir un roman documentaire, les qualités littéraires sont présentes. N'est-il pas difficile de toucher, d'interpeller, de savoir aller chercher le lecteur pour le bousculer ?
Bilan : un roman réaliste où les propos sont réalistes et pertinents.
Mirabilia