Abela, écrit par Berlie Doherty
[Abela The Girl Who Saw Lions,
2007], traduit par Josette Chicheportiche, Pocket Jeunesse, 2009.
L'histoire : Abela vit en Tanzanie. Son père
est mort, sa mère se meurt, sa petite sœur est malade. De
l'autre côté du globe, Rosa apprend à patiner sur
la glace.
Notre avis : Depuis le début, nous
devinons le dénouement et pourtant, cela n'ôte en rien
le plaisir de la lecture.
La focalisation changeant souvent (le
récit alterne entre ses deux personnages, Abela et Rosa, et
chaque chapitre fait lui-même varier les points de vue –
focalisation interne à la première personne et
focalisation omnisciente), le rythme est ainsi dynamique et
l'attention du lecteur accaparée.
Ce roman joue sur les
cordes sensibles mais le pathos se limite tout de même à
quelques passages, ce qui est appréciable. Aussi, de
nombreuses informations sur la Tanzanie, le sida, l'adoption, le
trafic d'enfants, les lois d'Europe et les immigrés
enrichissent le roman, sans pour autant se faire propagande. Aucune
incitation à la lutte n'est soumise mais le lecteur constate
lui-même les injustices.
Ajoutons que, malgré
quelques longueurs, l'intrigue est bien construite et les surprises
sont tout de même présentes, alors que, rappelons-le, le
dénouement est attendu.
Bilan : un roman qui évoque
des sujets rarement évoqués, parmi d'autres qui ne le
sont que trop (mais le sont ici avec pertinence) et qui se lit
agréablement.
Mirabilia