Laisse brûler, écrit par Antoine Dole
Sarbacane, « eXprim' », 2010.
L'histoire : Noah n'a plus goût à rien, le souvenir de Julien le hante. Maxime n'a donc aucune chance avec lui. Quant à Julien, il voit sa vie remise en cause lorsqu'il se retrouve séquestré dans une cave.
Notre avis : Quel roman époustouflant ! Nous l'attendions depuis longtemps et, à force d'espérer, avions finalement peur de la déception. Mais non. Antoine Dole, l'auteur de Je reviens de mourir, nous a comblés au-delà de nos attentes grâce à une nouvelle histoire surprenante et un style toujours décapant et saisissant.
La focalisation change pour laisser entendre les trois jeunes hommes qui ont chacun leurs problèmes, leurs doutes, leurs amours. Chaque chapitre est intense et donne envie de lire la suite, vite. Le suspense est dû à deux raisons : l'écriture percutante pénètre l'esprit, surprend, captive, motive, tandis que l'histoire accapare l'attention et donne envie de tout comprendre des personnages. Voici la force du roman : Antoine Dole nous montre des jeunes hommes riches, complets, de vrais personnages réalistes, réfléchis et vraisemblables ; un grand talent où la caricature est toujours évitée. Aussi, leurs facettes sont nombreuses et la fin laisse entendre que nous ne les connaîtrons pas toutes. Êtres de papier, ces figures fabriquées sont parfaitement crédibles et l'identification fonctionne naturellement. Leurs émotions sont riches, leurs pensées renversantes et les nôtres suivent.
Nous avions deviné ce qui devait surprendre dès les premiers chapitres et il est très rare qu'un roman continue de captiver, une fois l'architecture mise à nu. Et pourtant, l'écriture enivre si bien que l'envie de reprendre le roman dès le début se fait sentir dès la dernière page tournée.
La division en actes, souvent injustifiée, est ici en parfaite adéquation avec le roman mais nous ne pouvons l'expliquer sans révéler.
S'il vous plaît, ne thématisez pas ce roman en le catégorisant dans les romans qui parlent d'homosexualité. Antoine Dole nous parle d'amour, de pulsions, de faces cachées, de secrets et nous le dit avec un phrasé riche et élégant. Remercions-le.
Bilan : un coup de cœur pour le style, l'architecture, les sonorités, l'histoire, le suspense, le plaisir procuré.
Mirabilia