Le tueur à la cravate, écrit par Marie-Aude Murail
L'école des loisirs, « Médium », 2010.
L'histoire : Ruth décide de créer une fausse adresse mail et de poster des photos de la jeunesse de son cher papa sur perdu-de-vue.com. Très vite, les réponses fusent. Il faut dire que personne n'a oublié ce qui s'est passé dans cette classe : cette histoire d'horrible assassinat où Martin, le père de Ruth, avait même été soupçonné.
Notre avis : Ce roman se lit d'une traite tant l'écriture incite à poursuivre sans cesse la lecture. Les qualités de cette œuvre sont nombreuses, tâchons d'en exposer quelques unes.
D'abord, la construction de l'intrigue. Bien orchestré, le roman captive dès les premières lignes. Le lecteur s'interroge, tente de trouver des indices et essaye des dénouer les nœuds. Mais Marie-Aude Murail est douée et la solution échappe toujours. Le genre du roman policier est donc honoré, d'autant qu'il n'y a ni trucage de l'histoire (permettant de masquer grossièrement des faits principaux), ni surprise décevante (un tueur qui serait un personnage jamais vu, par exemple).
Ensuite, les éléments ajoutés à l'histoire. Ce roman n'est pas seulement policier. Il regorge de scènes du quotidien montrées du doigt par l'auteur : une jeune fille battue, l'influence d'Internet, des blogs et des réseaux,... et les analyses de Mme Chapiro. Le lecteur retrouve des scènes de son quotidien, s'identifie et est incité à réfléchir.
Enfin, le supplément sous forme de journal de bord est vraiment intéressant. Il permet de découvrir les pensées de l'auteur durant la création et propose aussi quelques sources de réflexion. En effet, après avoir lu l'avis de Marie-Aude Murail, Facebook est regardé sous un autre œil.
Et peut-être aussi que l'on arrêtera enfin de parler de « message » dans les œuvres de littérature pour la jeunesse.
Bilan : un coup de cœur pour ce roman policier bien mené.
Mirabilia