Web Dreamer, écrit par Anne Mulpas

Sarbacane, « eXprim’ », 2010. 

L’histoire : Mathis s’exprime mal, s’extériorise mal. Lorsque sa sœur s’en va, il explore. 

Notre avis : Un nouveau pas dans la collection « eXprim’ ». 
Jusqu’à présent, les romans de la collection cherchaient à explorer des extensions possibles au texte. Playlists en intro, renvois à quelques sites… les débuts sont sympathiques mais assez classiques. Ici, on retrouve les citations de sites, les renvois à un site compagnon, les captures d’écran etc. Oui mais. Oui mais nous sentons que ce roman va plus loin. 
D’une part, à l’intérieur de la fiction, le virtuel devient personnage et lieu d’intrigue. Les frontières se dissolvent et le lecteur plonge dans une confusion des mondes. D’autre part, nous pressentons le prolongement possible : voici un roman qui pourra parfaitement s’adapter aux nouveaux supports comme l’Ipad. Nous imaginons déjà les mots cliquables, les renvois obligatoires, la navigation comme sur une toile mais guidée comme la lecture d’un roman, les musiques, les souffles. Bref, tout est à créer mais le support est parfait. 
D’un point de vue de l’histoire : on a encore une fois une forme et un fond indissolubles et en parfaite symbiose. L’absurde se mêle au réel, le personnage nous enivre, les mots font vaciller les émotions. Bref : du grand art, de la maîtrise, du talent. 
Les mots titillent, heurtent, bousculent, se savourent, se relisent, se précisent et le roman devient œuvre. 
Bilan : un roman audacieux, novateur, plein de poésie et de merveilleux. Une œuvre d’art. 

Mirabilia