La mort, j'adore !, Saison 3, Arrêtez le massacre !, écrit par Alexis Brocas
Sarbacane, « eXprim' », 2010.
L'histoire : Si je vous dis que Clémence va devoir sauver l'humanité, vous en doutez hein ? Eh bien elle aussi.
Notre avis : Pour rappel, nous avons adoré la saison 1 et, étonnamment, avons encore été enchantés par la saison 2. Deux coups de cœur pour une série, c'est presque impossible. Alors trois... Nous doutions sincèrement de ce tome. Deux sentiments s'affrontaient : la peur d'être déçus et l'intense envie de découvrir la suite. Ouf, le roman est excellent ! Peut-être même encore mieux que les deux précédents !
D'abord, parlons du style et du talent qu'a l'auteur à capter notre attention. L'intrigue commence dès les premières lignes à captiver le lecteur. Tout de suite, nous nous retrouvons plongés au cœur d'une action pleine de rebondissements et de suspense. Pour ceux qui connaissent la série, les retrouvailles sont agréables et pour les autres, le plaisir de découverte est intense. En plus, l'humour est bien présent dès le début. Ces jeux sur les mots, ces retournements de situation, ces chutes étonnantes sont autant de plaisirs comiques à savourer longuement. Et puis, la narratrice Clémence use encore de la stratégie du métatexte et ce roman va même encore plus loin, incluant d'autres niveaux de métatextualité. Bref, nous avons adoré le portrait caricatural et les remarques de la professeur d'écriture créative et les jeux sur le récit de la narration. En plus, Tibo est même cité à demi-mot, de quoi ravir les fans de la collection.
Ensuite, l'histoire. Parce qu'elle est présentée avec de nombreux récits enchâssés et une dose d'humour continue, elle captive du début à la fin et le dénouement, pourtant révélé, se déguste. Et le dernier paragraphe a grandement de quoi surprendre. Allons ! Clémence est-elle vraiment sérieuse ? Ce qui est certain, c'est que nous espérons que l'auteur ne va pas s'en sortir comme ça. S'il compte laisser notre héroïne préférée rejoindre uniquement l'imaginaire, nous serions vraiment déçus. Le personnage a encore de quoi nous surprendre, le style ne s'essouffle pas et les lecteurs suivent. Alors, pour une fois, nous encourageons à poursuivre cette série, si originale dans la production éditoriale actuelle. Et puis, de toute façon, nous n'avons jamais vu trois saisons sans bonus...
Enfin, l'intertextualité et l'incitation à l'interprétation. Les références sont nombreuses et le comique s'appuie fortement sur le détournement d'une culture commune. Parodie, satire, ironie, tous les procédés sont utilisés pour provoquer le rire. Loin d'être répétitifs et lassants, ces jeux incitent en plus à réfléchir sérieusement, notamment les séquences pourtant pleines d'ironie sur quelques questionnements philosophiques. Voici une utilisation exemplaire du second degré et de l'art d'inciter à réfléchir par le loisir.
Bilan : un grand coup de cœur pour cette nouvelle saison et cette série sans faute.
Mirabilia