La longue marche des dindes, écrit par Kathleen Karr

[The Great Turkey Walk, 1998], traduit par Hélène Misserly, L'école des loisirs, "Neuf", 1999.

L'histoire : Simon est en CE1 depuis déjà pas mal d'années. Faut dire que les études, ce n'est pas vraiment pour lui. Son institutrice décide de lui accorder son diplôme pour qu'il puisse voler de ses propres ailes. Simon trouve une idée : il ira vendre des dindes à Denver car, là-bas, elle se vendent à un prix très intéressant ! C'est parti pour la longue marche des dindes !

Notre avis : Ce roman a été maintes fois vantés et mis en valeur ! Il faut dire qu'il se distingue vraiment des autres productions.
Le personnage principal, Simon, a un cerveau qui ne peut, certes, pas tout comprendre mais ses sentiments sont très intenses et le regard qu'il pose sur le monde est celui d'un enfant émerveillé. Ainsi, comme souvent dans les romans dont le personnage principal est un peu simple d'esprit, le lecteur est ému. En effet, la simplicité d'analyse de Simon offre des phrases très poétiques, que seul un enfant ou un être sensible comme Simon peut donner.
L'intrigue est pleine de rebondissements, ce qui soutient en plus notre intérêt : la troupe s'agrandit, Simon découvre que tous les êtres ne sont pas honnêtes comme lui et l'amour ajoute un peu de passion dans cette histoire.
En plus, l'écriture est originale : l'auteur joue avec les dialectes et les idiolectes de chaque personnage. Le tableau dressé est ainsi très réaliste.
L'incitation à la réflexion est grande tant les sujets évoqués sont troublants : racisme, esclavage, différence, présupposé, handicap, etc.
C'est sans doute ce dernier point qui a tant réjoui les médiateurs.
Bilan : Le style particulier de ce roman, les portraits des personnages et la construction de l'intrigue émeuvent le lecteur et l'incitent à réfléchir.

Mirabilia