La nuit électrique, écrit par Mike Kenny
Sur une proposition de Marc Lainé, illustré par Marc Daniau, traduit par Séverine Magois, Actes Sud – Papiers, « Heyoka Jeunesse », « Théâtre », 2009.
L'histoire : Marie et François vont se coucher car Maman part travailler. Marie raconte une histoire à François avant de s'endormir.
Notre avis : Les voix entendues sont très particulières : les personnages parlent d'eux-mêmes à la troisième personne et Marie devient souvent narratrice extérieure en plus d'être personnage parlant. Ces jeux d'énonciation contribuent à créer une ambiance un peu dérangeante et toujours étrange.
L'intrigue commence alors dans ce cadre : une histoire d'ogresse, de clowns effrayants et mangeurs d'enfants, de train fantôme... bref, une histoire qui fait peur. Et cela fonctionne. L'auteur a su créer l'atmosphère qui convient pour provoquer réellement une peur chez le lecteur ou le spectateur. Nous retrouvons les stéréotypes de la peur, alors que ce n'est plus souvent le cas tant ils sont détournés ou banalisés. Revenir aux habitudes crée en soi une originalité. Un jeu d'incertitude entre ce qui réel et ce qui provient de l'imagination des enfants entre aussi en compte et le lecteur est laissé face aux incertitudes. Cela ajoute au plaisir !
En plus, de nombreuses images poétiques sont insérées dans les dialogues. Les échanges de répliques sont aussi réfléchis pour créer un enchaînement envoûtant et captivant. Voici donc une pièce de théâtre réussie dont nous apprécierons de voir sa mise en scène.
Bilan : une pièce de théâtre envoûtante et qui fait vraiment peur.
Mirabilia